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Choix variétal en blé tendre Tenir compte des contraintes de production et des exigences des débouchés

Les recommandations d'Arvalis-Institut du végétal en matière de choix variétal en blé tendre tiennent compte des contraintes locales de production, tant pédoclimatiques que des exigences liées aux débouchés. Suivez le guide et identifiez les variétés qui correspondent le mieux à votre région.

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Le choix d’une nouvelle variété doit s’appuyer sur son comportement pluri-annuel. (©Terre-net Média)

Les critères de choix de variétés de blé dépendent beaucoup du contexte local. Ainsi, depuis 2012, Arvalis-Institut du végétal a mis en place une classification des différents types de milieux de production de blé tendre en France. « Elle repose sur l’offre climatique et les facteurs de risque pour le rendement tels que le gel hivernal, les stress de fin de cycle ou la nuisibilité des maladies. » Selon ces caractéristiques, l'institut est en mesure de proposer les variétés les mieux adaptées selon leurs performances dans les essais à tel ou tel niveau. Les recommandations intègrent aussi les compromis possibles selon les niveaux de résistance aux maladies et le potentiel en protéines, enjeu commun à toute la filière. 

Différentes zones délimitées selon les contraintes de production. (©Arvalis)

Classe 1 - climat continental avec de l’eau 

Dans ces zones, Arvalis-Institut du végétal conseille de privilégier les variétés précoces. La résistance à la fusariose est également essentielle alors qu’un hectare sur deux succède à un maïs en Rhône-Alpes. « Dans le nord du secteur, Sokal et Solehio se démarquent par leur tolérance à la septoriose et à la fusariose. Dans le sud, Illico, assez résistant à la rouille brune, constitue le pendant de Sokal. D’autres variétés tirent leur épingle du jeu sous réserve d’être semées au bon moment. En l’absence de précédent maïs, le choix s’élargit. »

Classe 2 – les maladies, premier facteur limitant 

Quatre grands facteurs guident le choix dans cette zone océanique : précocité, poids spécifique, teneur en protéines et tolérance à la septoriose. Celle à la rouille jaune est en plus à surveiller sur la bordure maritime. L’institut conseille Lyrik et Cellule qui peuvent aider à réduire les dépenses fongicides. « Diderot et Grapeli sont également prometteuses. Tolérants au chlortoluron, ils sont aussi un atout en présence d’adventices résistantes. Bermude, Altigo et Hystar affichent régulièrement de bonnes performances mais exigent une bonne protection, contre la septoriose pour le premier, rouille jaune et septoriose pour le deuxième et verse pour le troisième. Enfin, les variétés résistantes à la cécidomyie offrent une protection totale contre le ravageur. »

Classe 3 – un climat continental 

Le choix doit tenir compte des coups de chaud et du froid hivernal puis du type de sol. « En terres superficielles, privilégiez les variétés précoces qui terminent plus rapidement leur cycle. En année normale, la pression maladies assez faible justifie le choix de variétés productives se suffisant d’un passage fongicide (Oregrain, Cellule). Un risque plus élevé peut nécessiter un deuxième passage. Des variétés plus résistantes évitent ce potentiel coût supplémentaire (Goncourt, Ascott, Rubisko). Hyfi, SY Moisson (à ne pas semer trop tôt) et Oregrain résistent bien à la fusariose, même si Apache reste la valeur sûre derrière maïs.

En sols plus profonds, des variétés plus tardives présentent un meilleur potentiel. Des blés demi-précoces peuvent convenir si leur note de précocité à épiaison reste supérieure ou égale à 6. « Rubisko et Oregrain, résistantes à la cécidomyie, sont parfaitement adaptées à ces milieux. Arezzo est une référence en Berry et Bourgogne. Armada et Diderot, plus récentes, combinent un bon profil agronomique et une bonne productivité. »

Classe 4 – de bons potentiels mais de la nuisibilité

Les conditions pédoclimatiques favorables à la productivité orientent le choix en faveur de variétés, d’abord, avec un haut potentiel de rendement. Le comportement face aux maladies arrive en second, avec la sensibilité à la verse, excluant les notes inférieures à 5,5, et enfin, le poids spécifique, clé d’accès aux marchés. « Le panel de variétés choisies permettra d’étaler les semis de fin septembre jusqu’à décembre, compte tenu des récoltes tardives de betteraves, pommes de terre ou maïs. Les premiers créneaux conviennent à Bergamo, Allez-Y, Bermude, Trapez ou Barok mais attention au tallage excessif et à la pression maladies bien plus forte sur ce type de semis. » Pour les semis à partir du 10 octobre, Arvalis retient Expert, Rubisko ou Pakito. Altigo ou Fluor, mais aussi Cellule, Armada ou Hyfi, hybride, conviennent aux semis plus tardifs.

Au sud du bassin Parisien, les débouchés, plutôt orientés vers la meunerie ou l’export, conditionnent les choix de variétés Bps à bon PS. Résistance au chlortoluron, productivité en précédent blé, résistance aux cécidomyies s’ajoutent aux critères à surveiller. Boregar, Cellule, Oregrain et Rubisko répondent à certains. « Si les Bps globalement tolérants aux maladies sont encore peu nombreux, certains permettent de répondre aux exigences de marchés tout en limitant la protection phytosanitaire, comme Hyfi et Rubisko. »

Classe 5 – peu de maladies mais des hivers froids

Dans cette zone, la résistance au froid ainsi qu’une précocité à montaison moyenne à tardive pour éviter un redémarrage trop précoce de la végétation, permettent de passer l’hiver plus sereinement. Des blés précoces à épiaison aident à gérer les risques d’échaudage. « Allez-y, Boregar, Sokal et Laurier, plus récent, satisfont bien ces conditions. Barok, moins qualitatif, compense par un très bon comportement face à la septoriose et à la fusariose. »

« Dans les zones à faible réserve en eau, les blés plutôt précoces à épiaison, comme Altigo et Goncourt, sous réserve de ne pas être semés trop tôt, échappent au stress hydrique et à l’échaudage. Rubisko a l’avantage d’une très bonne résistance aux maladies foliaires et à la cécidomyie. Atout également présent chez Allez-y et Boregar. Comptez également avec Pakito ou Trapez, sensibles aux maladies, mais au potentiel de rendement très élevé. »

Classe 6 – des fins de cycle chaudes et sèches

« Dans cette zone, explique Arvalis, la précocité à épiaison constitue le premier critère de choix d’une variété de blé. Elle doit être comprise entre 6,5 (Pays de la Loire, Poitou-Charentes) et 7,5 (semis tardifs du sud-ouest). Il convient également d’opter pour des variétés sans risque d’accident majeur notamment en qualité, un Bps à bons PS et taux de protéines, avec un comportement correct face aux maladies, voire bénéficiant d’une résistance au chlortoluron ou aux mosaïques. »

« Hormis Apache, Solehio se positionne bien. Hystar montre également de bons résultats, et apporte un plus en cas de stress hydrique. Plus récemment, Oregrain, résistant rouille brune et fusariose, se montre convaincant. Calabro allie qualité et rendement. Cellule se montre également performante grâce à un bon profil agronomique malgré un défaut face à la rouille brune. De même Pakito, à semer tôt, et Sy Moisson, malgré une plus grande sensibilité aux maladies. Enfin, Ionesco, Armada et Hyfi allient un très bon potentiel et une bonne tolérance aux maladies du feuillage. »

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